Maladie de Crohn
Qu’est-ce que la maladie de Crohn ?
Elle survient généralement dans la dernière partie de l’intestin grêle et dans le gros intestin, mais peut se manifester dans n’importe quelle partie du canal alimentaire, de la bouche à l’anus.
L’inflammation touche plusieurs sections distinctes de l’intestin et est donc segmentaire.
Dans les zones touchées, cependant, ce n’est pas seulement la muqueuse qui s’enflamme, mais toute la paroi intestinale et toutes ses couches.
Prévalence de la maladie de Crohn
L’incidence est la même chez les hommes et les femmes, touchant environ 0,18 % de la population.
Le cumul familial a été observé ainsi que le rôle de l’ethnicité.
Il y a deux fois plus de cas chez les Blancs que chez les personnes de couleur.
Et au cours des dernières décennies, le nombre de personnes dépistées atteintes a augmenté.
Causes de la maladie de Crohn
L’origine de la maladie de Crohn est inconnue, mais il s’agit probablement d’un processus auto-immun.
Le stress émotionnel joue également un rôle important dans le développement de la maladie, mais des facteurs génétiques peuvent également être impliqués.
On a constaté qu’il existe un risque de récidive de 20 % chez les membres de la famille.
Le rôle d’éventuels agents pathogènes est controversé.
L’observation individuelle des patients suggère que le régime alimentaire est susceptible de jouer un rôle.

Diagnostic de la maladie de Crohn
COLONOSCOPIESi la maladie touche le côlon, la visualisation endoscopique de la lésion et l’examen microscopique du tissu obtenu au cours de l’examen peuvent être décisifs.
GASTROSCOPIELa gastroscopie peut révéler des sections malades de l’intestin dans l’œsophage et l’estomac, éventuellement dans le duodénum.
L’examen peut permettre d’effectuer des prélèvements histologiques supplémentaires.
ENDOSCOPIE DE CAPSULE : nouvelle procédure d’examen dans laquelle le patient avale une caméra vidéo de la taille d’une capsule qui transmet une image de l’intérieur de la sonde d’alimentation au fur et à mesure de son passage.
L’inconvénient de cette méthode est qu’elle est coûteuse et qu’elle ne permet pas d’obtenir un échantillon histologique.
Il permet toutefois de voir des zones qui ne peuvent être examinées à l’aide d’un endoscope.
Chez environ 10 % des patients, surtout si la maladie n’affecte que le côlon, elle ne peut être distinguée de la colite ulcéreuse.
Dans ce cas, l’évolution de la maladie peut fournir un indice.
Test de passage gastro-intestinal : il est également possible de détecter la maladie de Crohn en prenant un produit de contraste baryté aux rayons X, appelé test de passage gastro-intestinal.
Le baryum montre clairement les sections rétrécies cicatrisées et les zones dilatées entre elles.
L’examen radiographique a pour but de détecter les fistules et de distinguer les zones rétrécies des tumeurs.
Alors que les tumeurs ne provoquent généralement un rétrécissement que dans une partie de l’intestin, la maladie de Crohn peut toucher plusieurs parties de l’intestin.
DIAGNOSTIC OPTIQUE : La présence de la maladie est parfois détectée au cours d’une dissection abdominale en cas de suspicion d’obstruction intestinale, de fistules internes, de péritonite ou d’appendicite.
Là encore, c’est l’histologiste qui a le dernier mot.
Cependant, même en cas de présence clinique certaine de la maladie de Crohn, on obtient souvent une image histologique négative.
L’évolution de la maladie de Crohn
Il existe quatre stades pathologiques de la maladie.
SANGLOTS NON SPÉCIFIQUES : ils se produisent généralement dans le cæcum (partie inférieure droite de l’abdomen), là où la dernière partie de l’intestin grêle, l’iléon (d’où le nom d’iléite terminale), rejoint le gros intestin.
En raison de cette inflammation, une appendicectomie est souvent pratiquée.
Cependant, dans le cas de la maladie de Crohn, des fistules se forment parfois à l’endroit de l’opération.
GRANULOMES:Au cours de la deuxième phase de la maladie de Crohn, des tubercules tuberculoïdes (semblables aux lésions histologiques caractéristiques de la tuberculose) se développent.
Il s’agit de formations sphériques avec, au centre, un amas de cellules nucléées visibles et pas complètement mortes, entourées de zones d’inflammation chronique.
CONCLUSIONS INGESTINALES : comme l’inflammation touche l’ensemble de la paroi intestinale, toutes ses couches, la surface péritonéale de l’ intestin s’enflamme également.
Il peut en résulter des adhérences intestinales, qui peuvent entraîner de graves perturbations du transit intestinal et, à terme, une occlusion intestinale.
FISTULULATION: les fistules sont de petits passages entre des zones enflammées et d’autres tissus.
Elles permettent l’évacuation de la sueur inflammatoire, par exemple à travers la peau vers l’extérieur.
Dans d’autres cas, une fistule se forme entre les tubules intestinaux fusionnés, ce qui permet de contourner certaines parties de l’intestin, réduisant encore la surface d’absorption et aggravant la diarrhée.
Des fistules peuvent également apparaître autour de l’anus.
Bien entendu, la survenue des quatre stades n’est pas une fatalité si le traitement est efficace.
Cependant, le développement de la maladie de Crohn n’est pas encore évitable.

Traitement de la maladie de Crohn
Le traitement de la maladie de Crohn dépend de la localisation de l’inflammation, de la gravité de la lésion, des complications et de l’efficacité des traitements antérieurs.
Le traitement vise à réduire l’inflammation, à corriger les carences et à soulager les symptômes (douleurs abdominales, diarrhées, saignements rectaux).
Il peut s’agir d’un traitement médicamenteux ou chirurgical, ou encore de compléments nutritionnels.
PHARMACEUTIQUE : La sulfasalazine est l’une des molécules les plus utilisées.
Son principe actif, la mésalamine (acide 5-aminosalicylique), est un anti-inflammatoire efficace. Il entre dans la composition de nombreux médicaments qui ne libèrent le principe actif qu’à différentes étapes de l’intestin grêle ou du gros intestin.
Des anti-inflammatoires stéroïdiens peuvent parfois être utilisés, bien que les médecins préfèrent les éviter en raison de leurs nombreux effets secondaires.
Des médicaments immunosuppresseurs peuvent également être nécessaires.
Ceux-ci ne sont évidemment pas en mesure d’affaiblir sélectivement le système immunitaire et augmentent donc la sensibilité de l’organisme à d’autres fonctions, telles que les maladies infectieuses.
L’utilisation d’antibiotiques peut s’avérer nécessaire principalement pour prévenir les complications liées aux abcès et aux fistules, et parfois en tant que préparation chirurgicale pour prévenir les complications infectieuses.
En outre, un médicament peut être utilisé pour réduire l’activité de la maladie.
NUTRITION : en particulier pendant l’enfance, il peut être nécessaire d’assurer le développement physique de l’enfant en lui fournissant des liquides riches en calories.
Dans les cas particulièrement graves, une alimentation intraveineuse temporaire peut s’avérer nécessaire.
OPÉRATION : L’objectif de l’opération peut être d’enlever les parties de l’intestin qui ne répondent pas aux médicaments, de soulager les obstructions intestinales, de guérir les fistules, les abcès et d’arrêter les hémorragies importantes.
La chirurgie ne guérit pas la maladie, car celle-ci est susceptible de réapparaître dans les segments d’intestin qui n’ont pas été enlevés.
Il peut également être nécessaire d’enlever tout le côlon s’il est devenu trop gros et endommagé.
Les matières fécales sont alors évacuées par une stomie située dans la partie latérale de l’abdomen, sous le nombril.